Pierre-Auguste Renoir est né r Limoges le 25 février 1841. f6n21ny
L' enfance - Les débuts
Son pcre, Léonard Renoir est tailleur de pierres.
Sa mcre, Marguerite Merlet, couturicre.
Cette famille modeste, de six enfants, décide en 1845 de venir r Paris
dans l'espoir d' y trouver de meilleures conditions de travail.
A 7 ans, Renoir entre chez les Frcres des écoles chrétiennes.
Il rejoint les chœurs de l'église Saint-Roch dont le maitre
est Charles Gounod.
Renoir dessine déjr trcs bien et remplit de dessins, ses cahiers de classe
.
Rapidement, il doit contribuer r l'entretien de sa famille. Ses parents décident
de le retirer de l'école et, r 13 ans, il entre en apprentissage chez
les frcres Lévy dans un atelier de peinture sur porcelaine.
Pendant quatre années, il va peindre des fleurs, des bouquets et autres
ornements sur des assiettes de porcelaine .
En 1858, les procédés d'impression mécanique prennent le
pas sur le travail manuel. Les Frcres Lévy doivent fermer et, r 17 ans,
Renoir doit chercher un autre travail.
Il entre alors chez M Gilbert, il peint des fetes galantes ou mythologiques
r la manicre de Watteau sur des stores et des éventails.Tout comme chez
les frcres Lévy, il est trcs apprécié par son employeur
pour son travail remarquable de décorateur, mais il ne pense qu'r une
seule chose:
"Devenir un jour peintre"
Ses débuts (1862 - 1869)
En 1862, il se décide r abandonner son métier. Il est reçu
r l'école des beaux-arts, 68e sur 80 et s'inscrit dans l'atelier de Charles
Gleyre.
Il a 21 ans, il est enfin "peintre". C'est une vie difficile qui commence
pour lui car il faut manger, payer l'atelier, les modcles et les cours.
Dans l'atelier, Renoir fait connaissance d'Alfred Sisley, de Frédéric
Bazille et de Claude Monet. Ils ont tous r peu prcs le meme age et des préoccupations
semblables. Les plus aisés vont aider les plus démunis. Ils vont
travailler et se distraire ensemble. Ils admirent Delacroix, Corot, Courbet
et ne jurent que par Edouard Manet.
Lorsqu'en 1864, Charles Gleyre prend sa retraite, Renoir et ses amis décident
de continuer seuls.
Au printemps, ils se retrouvent dans la foret de Fontainebleau pour peindre
en plein air.
Renoir se rend souvent chez son ami Jules le Cœur, peintre, qui posscde
une propriété dans la foret, r Marlotte.
Ils se retrouvent également dans le cabaret de la mcre Antony, rendez-vous
des futurs impressionnistes bientôt appelés "la bande r Manet".
Vers 1866, il rencontre Gustave Courbet dont on retrouve l'influence dans "Diane
chasseresse".
A la meme époque, chez Jules le Cœur, Renoir fait la connaissance
de Lise Tréhot. Elle a 18 ans et va devenir sa maitresse. Elle
sera son modcle préféré jusqu'en 1872, date r laquelle
elle épousera l'architecte Georges Bricre de l'Isle. Nombre de toiles
de Renoir portent son nom: "Lise r l'Ombrelle", "Lise cousant",
ou encore
"Lise ou la bohémienne".
Les temps sont durs pour les jeunes peintres, Renoir n'a plus un sou depuis
bien longtemps. Il se rend régulicrement r Bougival pour retrouver Monet,
aussi démuni et miséreux que lui. Ils ne mangent pas tous les
jours r leur faim et comme leurs amis Sisley et Pissarro subsistent plus qu'ils
ne vivent. Pourtant, meme s'ils ne peuvent acheter toutes les couleurs dont
ils ont besoin, c'est dans leur art qu'ils vont puiser l'espoir et l'envie de
se battre.
Et c'est ensemble, sans jamais se décourager que Renoir et Monet vont
peindre sur la rive d'un lieu r la mode: "La Grenouillcre", un caboulot,
monde de couleur et de gaieté, entre Chatou et Bougival ou l'on se retrouve
pour discuter, danser, et faire du canotage.
En ces années 1860-1870, il est plus que vital, pour Renoir et ses
Amis.
La période "impressionniste"
A l'époque, pour un peintre, la seule solution pour se faire connaitre
est de participer aux salons. Cependant le jury du salon officiel et le public
acceptent mal les jeunes peintres en rupture totale avec le classicisme du moment.
En 1864, Renoir fait un premier envoi pour attirer l'attention des amateurs
: "Esmeralda" inspiré de Notre Dame de Paris. La toile est
acceptée mais aprcs la fermeture du salon, Renoir s'auto-critique, la
trouve mauvaise et la détruit.
Au printemps 1870, Renoir et ses amis participent au salon mais la guerre contre
la Prusse et ses alliés éclate en juillet. Renoir rejoint le corps
des cuirassiers.
Dour s'en sortir, les jeunes peintres décident de créer une société
et d'organiser une exposition parallcle au salon officiel.
La premicre exposition "impressionniste" ouvre le 15 avril 1874, Boulevard
des Capucines. Trente artistes y participent dont Cézanne, Degas, Guillaumin,
Monet, Berthe Morisot, Sisley et Renoir.
Renoir expose six toiles dont
"La Parisienne ou la Dame en bleu" et la plus remarquée: "La
loge".
L'exposition n'attire que 3500 visiteurs, le salon officiel, 400 000. La critique
se déchaine ; on les traite de fous et de barbouilleurs. La société
est mise en liquidation. C'est un échec financier. Louis Leroy écrit
dans le "Charivari", journal satirique: "les tableaux sont exécutés
avec négligence" et l'exposition est "r faire dresser les cheveux
sur la tete". Il conclut que "l'idéal de ces jeunes peintres
semble contenu dans le seul mot d'impression". Il venait de baptiser ce
nouveau style, les autres critiques reprendront rapidement le terme "d'impressionnistes",
terme, qui dans une toute autre version, est attribué r Claude Monet.
En 1875, l'année suivant la 1cre exposition, une grande vente aux enchcres
de tableaux "impressionnistes" est organisée r l'Hôtel
Drouot, sur l'initiative de Renoir, afin de récupérer quelque
argent. La critique est une fois de plus sans pitié; c'est un nouveau
désastre.
Heureusement, pendant cette période difficile, des amateurs éclairés
vont les encourager et les aider en achetant quelques toiles. Meme peu chcre,
la moindre vente est d'une importance capitale.
Darmi eux,
- le marchand Paul Durand-Ruel qui a repris, en 1862, la galerie de son pcre.
Dcs 1870, il s'intéresse r Monet, Sisley, Pissarro, et r Renoir vers
1873. Meme si, avec le temps, ses achats furent plus que fructueux, il lui fallut
courage, patience et ténacité pour aider les impressionnistes
dans une période ou personne ne croyait en eux.
- Théodore Duret qui, le premier, va consacrer une étude positive
aux impressionnistes. Il achctera, entre autres, "La femme r l'ombrelle"
pour 1200 francs qui permettront r Renoir de s'offrir un meilleur atelier.
- le pcre Martin, petit marchand passionné par tous les impressionnistes
- l'écrivain Arscne Houssaye et le peintre Caillebotte.
Plus tard, en 1875, Renoir trouvera en Victor Chocquet, fonctionnaire des douanes,
un admirateur et un ami. Chez l'éditeur Georges Charpentier, dont il
fréquente le salon, il recevra de nombreuses commandes de portraits qui
lui permettront de continuer r peindre et de réaliser nombre de toiles
célcbres.
C'est en avril 1876 que la seconde exposition des "impressionnistes"
est organisée. Cette fois, elle a lieu r la galerie Durand-Ruel, rue
Le Peletier. Renoir présente quinze toiles dont six appartenant r Victor
Choquet. Nouvelles critiques virulentes "Cinq ou six aliénés
... s'y sont donnés rendez-vous pour exposer leurs œuvres".
Renoir continue r peindre de façon acharnée mais la troisicme
exposition des impressionnistes, en 1877, ne marche pas mieux que les précédentes.
Il se résigne, par nécessité, r se rapprocher du salon
officiel. En 1878, il envoie au salon, "La tasse de Chocolat" qui
sera acceptée.
Pissarro écrit : "Renoir a un grand succcs au Salon. Je crois qu'il
est lancé, tant mieux, c'est si dur la miscre !".
Pendant ces années "miscre", Renoir aura peint de fabuleuses
toiles impressionnistes, aujourd'hui des chefs d'oeuvres connus dans le monde
entier.
Mais il n'en reste pas lr. Georges Charpentier lui offre la possibilité
d'organiser une exposition individuelle de pastels. Cette manifestation attire
sur lui l'attention de nouveaux méccnes comme le diplomate Paul Bérard
qui deviendra, plus tard, un ami trcs proche.
En 1879, 1880, 1881, Renoir ne participe pas aux expositions des impressionnistes
En 1880, Il rencontre une jeune modiste, Aline Charigot, qui travaille non loin
de son atelier. Elle a vingt ans, elle posera pour lui dans de trcs nombreux
tableaux. Ils se marieront en 1890, cinq ans aprcs la naissance de Pierre, et
auront trois enfants, Pierre, Jean et Claude.
Avec Aline, il se rend souvent r La Grenouillcre ou r l'Auberge du pcre Fournaise.
Aline posera une premicre fois dans:
"Les Canotiers r Chatou" et comme tous les amis de Renoir elle participera r l'une des toiles majeures
de Renoir qu'il achcvera en 1881:
"Le déjeuner des Canotiers"
Auguste Renoir est maintenant reconnu et apprécié. Au salon d'automne
de 1904, une salle enticre lui est consacrée. En 1905 il en sera le Président
d'honneur et il peint, peint encore, dans la douleur mais avec bonheur.
En 1911, il est nommé officier de la légion d'honneur mais les
honneurs ne l'intéressent gucre.
Paralysé, cloué dans un fauteuil roulant, les mains déformées,
jamais il ne perdra le gout de peindre. Les paysages méditerranéens,
les gens qu'il aime, les nus féminins, seront ses sujets préférés
en cette fin de vie.
La guerre n'épargne pas la famille Renoir. Pierre et Jean sont mobilisés
en 1914. Pierre est blessé, Aline se rend r son chevet. Jean est r son
tour gricvement blessé. Aline accourt prcs de lui. Ses deux fils hors
de danger, elle revient auprcs de son mari pour qui elle se dévoue sans
compter depuis que la maladie le ronge. Aline, la radieuse jeune femme des canotiers,
la mcre attentionnée, la femme de Renoir, est fatiguée. Souffrant
de diabcte, elle meurt r Nice le 27 juin 1915 r cinquante-six ans.
Renoir s' acharne r peindre pour oublier son chagrin, ne vit plus que par le
travail toujours plus fleuri, plus coloré, peignant des baigneuses plus
rondes que jamais, des femmes rondes et charnues, colorées et ensoleillées
comme des fruits.