Introduction i7e24eg
Quand en 1946 la voix de Prévert se fait entendre, elle s’impose
immédiatement parce qu’elle parle sur un ton qu’on ne peut
pas ne pas remarquer, un ton qui force l’attention parce qu’on n’a
rien entendu de pareil. Pourtant, elle ne dit que des choses simples, elle raconte
des histoires où l’on découvre des choses très belles
qu’on n’avait jamais remarquées jusque-la. Et puis il
parle de choses injustes, de gens qui souffrent et qui meurent et dénonce
les responsables. Que ce soit en poésie ou en chant, les artistes puisent
leur inspiration dans la vie de tous les jours. Jacques Prévert est l’un
des pionniers de ce mouvement qui présente le quotidien. Poète a
l’époque du surréalisme, Prévert s’amuse a
jouer avec les mots, transforme les banalités de la vie et y glisse un
message. Il présente le quotidien et ajoute quelques exagérations,
bien de son époque, pour illustrer sa pensée. Jacques Prévert
brosse un tableau de la vie et la peint de plusieurs couleurs, sous plusieurs
angles.
Puisque Prévert et sa poésie ne font qu’un, il est nécessaire,
pour apprécier et comprendre l’une, de bien connaitre l’autre.
C’est pourquoi cette recherche portera sur l’auteur, ses thèmes
favoris et sa forme d’expression.
Jacques est un enfant heureux et gai qui rit en toutes circonstances. Il ne
manque aucune fête, aucun cirque et déja, se passionne pour
le monde du théatre. Son père qui connaissait des acteurs,
l’emmenait en coulisses avant que les spectacles ne commencent.
Jacques ne veut rien savoir de tout ce qui s’appelle PRISON, il n’aime
guère les prêtres et serviteurs d’église, car cela
représente, a ses yeux, le pouvoir autoritaire, la passéisme
le plus absolu et le conformisme le plus borné. La violence de l’anticléricalisme
prévertien sera souvent rejetée avec dégoût et escamotée
au profit de son intérêt pour les enfants, les fleurs ou les petits
oiseaux.
Sa mère commence, dès son jeune age, a lui lire des
contes de fées, elle l’initie au monde la fiction et du rêve.
C’est elle qui lui apprend a lire.
Ses préférences : David Copperfield, La Dame de Montsoreau, Les
Trois Mousquetaires...
Les jeux ont beaucoup d’attrait pour Jacques. Tout jeune, il se lie d’amitié
avec
Louis Aragon.
Le premier février 1907, Jacques Prévert arrivé a
Paris, débute l’école et ce, en retard ! Il déteste
rester des heures sans bouger, a écouter un maitre ennuyeux
qui le gronde lorsqu’il regarde les oiseaux ou les fleurs a l’extérieur.
Ce dégoût se transposera dans ses écrits Page d’écriture
et Le Cancre ( Paroles ).
Il accompagne souvent son père chez les pauvres et il se met a
les aimer, a comprendre leurs joies et leurs peines, a découvrir
les trésors de générosité, de délicatesse
et de poésie qui se cachent au fond du cœur des plus démunis
de la société.
Il constate que le monde n’est pas toujours bon ; mais heureusement il
y a le rêve, la lecture et le cinéma... Son petit frère,
Pierre, deviendra metteur en scène et Jacques écrira les scénarios
et les dialogues d’un grand nombre de films.
C’est l’époque du cinéma muet ( 1908 ). Le soir, il
va souvent au théatre, sans payer ( son père est critique
dramatique ) et il dévore plusieurs livres. L’école est
insupportable pour lui et son frère Jean, donc ils changent d’école
( une grande cour exposée au soleil et de beaux arbres ).
1909. Il commence de plus en plus a faire l’école buissonnière
et il s’instruit dans la rue. Le regard de Jacques se teint de tristesse
et ne le quittera jamais tout a fait, a la vision désolante
du monde qui l’entoure.
1910 - Il déménage a nouveau et se fait de nouveaux amis
dont Gavroche. Ils font les cents coups et se retrouvent même au commissariat
de police. Ces errances ne l’empêche pas de décrocher son
" certificat d’études ", qui ne lui procure aucune satisfaction
particulière.
- Sa joyeuse insouciance de ses premières années se brisa définitivement
vers 10-11 ans, " l’indifférence " est devenue une forme
de sagesse.
1914 : Il abandonne définitivement l’école et essaie de
gagner sa vie. Parallèlement, la guerre s’est déclaré
et dans toute son atrocité, elle lui fait horreur.
1920 : Il est forcé de s’engager dans la marine ( son attitude
n’est pas exemplaire et il fréquente souvent les prisons ).
1922 : Le service militaire s’achève enfin.
Le goût pour la littérature ne fait que s’amplifier ( il
fréquente les librairies et rencontre des auteurs ).
1925 : Il rencontre des surréalistes : le non-conformisme absolu, l’irrévérence
totale et aussi la la belle humeur y régnaient. ( Rue du Chateau ou au Café
Cyrano )
Ils commencèrent ( surréalistes ) a jouer au " cadavre
exquis ", source naturelle d’inspiration. Cependant, il ne publia rien dans La Révolution
Surréaliste.
Il épouse Simone Diense.
1928 - Il rédige avec son frère Pierre le scénario d’un
reportage sur Paris :
" Souvenirs de Paris ou Paris-Express ". Il fonde alors, la société
de production
" Roebuck films ". Hélas, le film n’est pas un succès.
Après avoir écrit une critique a l’endroit de Breton,
" Mort d’un Monsieur ", il se sépare d’avec le mouvement surréaliste. Il considère cependant,
que ce mouvement a joué un rôle déterminant dans toute la littérature qui a suivi.
1932. Une troupe est fondé, " Prémices ", et on demande
a Jacques Prévert d’écrire des textes pour eux. ( Cette troupe deviendra plus tard, le groupe " Octobre ".
)
Sa femme, Simone, le quitte.
1933. Joseph Kosma chante les poèmes de Prévert, les plus connus
: " La Pêche a la baleine ",
" Barbara ", " Les Feuilles Mortes "...
Prévert écrit beaucoup de pièces de théatre
où il y joue et fait jouer ses amis de la troupe
Octobre, maintenant fusionné avec une autre troupe. Il se moque des bourgeois,
des curés, de militaires... ce qui provoquait des scandales.
1937 - Sa compétence est de plus en plus reconnue par les professionnels
du cinéma.
En plus des nombreux films, dont il écrit les scénarios et dialogues,
il produit de nombreux textes pour le compte de revues.
1945. Publication de " Paroles " ayant pour résultat un énorme
succès.
Suzanne, la mère de Jacques, meurt en 45 et l’année suivante
Janine donna naissance
a Michèle Prévert. Cette même année, un dénommé
René Bertelé, qui a créé une maison d’édition, découvre les textes de Prévert et s’en
est éprit de même coup. Il rassemble ses
écrits et en fait un livre intitulé " Paroles ".
1948. Un dessin animé " Le Petit Soldat " sortit en 48 suivit
de " La Bergère et le Ramoneur ".
Ce court métrage remporta le Grand Prix International du dessin animé
a la Biennale de
Venise.
Jacques Prévert est retrouvé inconscient après avoir fait
une chute et heurté sa tête sur le trottoir. Il resta de nombreux jours dans le coma.
1930 - En juin parait " Spectacle ", un hommage a toutes
les formes de spectacle qu’il aime.
1955. " La Pluie et le Beau Temps " est son nouveau recueil. Ici on
peut y découvrir un Prévert conteur, poète, dramaturge,
pamphlétaire, lyrique, réaliste et surréaliste.
Depuis un an ( 55-56 ), il travail a l’adaptation du roman de Victor
Hugo
" Notre-Dame de Paris ".
1962. Avec André Villers et son ami Picasso, il publie deux livres de
photos, peintures et collages. Pablo Picasso a d’ailleurs fait un portrait
de Jacques.
1969. Au cours de l’année 69, un journaliste s’entretient
avec Prévert et publie le résultat de leur rencontre ( interview
) , trois ans plus tard, dans un livre nommé " Hebdromadaires ".
1974. Il devient grand-père d’une petite-fille Eugène, qu’il
adore.
Il commence a avoir des troubles respiratoires. Ses ennuis de santé
sont principalement d dus a la cigarette.
1975. Il ne répond même plus au téléphone, car il
est a court de souffle.
Autour de lui, ses amis partent un a un.
1974 : Picasso et Bertelé décèdent.
1975 : Marcel Duhamel, un grand copain de Jacques meurt.
Le 11 avril 1977, Jacques Prévert s’éteint et rend son dernier
souffle.
De l'œuvre de Jacques Prévert
Voici les thèmes que l'on retrouve le plus fréquemment dans les
poèmes, les films et les collages de Prévert. Une description
plus détaillée des mots en italique ( les thèmes principaux
) sera accompagnée d'exemples a la suite.
· la nature ( la faune et la flore )
· les couleurs
· la liberté et la démocratie ( ce qu'il défend
)
· les gens de la rue ( qu'il adore )
· les bourgeois ( qu'il ridiculise )
· les femmes ( qu'il respecte énormément )
· les atrocités liées a l'injustice ( découlant
souvent des autorités )
· l'amour ( qu'il vit )
· les enfants ( les cancres surtout ! )
La nature est un élément présent dans presque tous les
poèmes de Prévert, quelle qu'en soit la manifestation. Cependant,
les arbres et les oiseaux sont des images qui reviennent plus souvent. Par exemple,
dans son poème " Pour faire le portrait d'un oiseau ", tiré
du recueil Paroles, on peut le constater :
" Peindre d'abord une cage avec une porte ouverte peindre ensuite quelque chose de joli quelque chose de simple quelque chose de beau quelque chose d'utile pour l'oiseau placer ensuite la toile contre un arbre. "
Aussi dans " Drôle d'immeuble", tiré de l'album La pluie
et le beau temps, la jeune fille s'appelle Marguerite, Ce genre d'appellation
( d'utilisation du thème ) est plus subtile, mais quand même présente.
On retrouve dans ses poèmes et films beaucoup d'amour. Bien sûr
l'amour de la nature mais également l'amour des femmes. Ces dernières
obtiennent "le beau rôle" dans ses films et occupent une large
place au sein de ses écrits. Par exemple, on observe dans son film "Les
portes de la nuit" une belle scène d'amour. En voici un extrait
:
" Ils se regardent… et sans qu'on sache lequel des deux a fait le
premier geste…Ils s'embrassèrent…"
Les atrocités, dont il est témoin chaque jour, sont représentées
par ses collages. La souffrance découlant de la guerre, de l'armée,
de la religion et des hiérarchies sociales sont fortement véhiculées
dans ses poèmes. En particulier dans " Entendez-vous gens du Viêt-nam
…" où il n'a pas peur de dire les vrais mots :
" ceux de la Métropole et de l'appat du gain
Négociants trafiquants notables résidents avec les légionnaires les expéditionnaires et les concession naires et les hauts-commissaires
Et puis les missionnaires et les confessionnaires venus la pour soigner leurs frères inférieurs venus pour les guérir de l'amour de la vie cette vieille et folle honteuse maladie…"
Ainsi de suite, le poème est une critique dénonçant les
supposés bien-pensants. "Les clefs de la ville" est un autre
poème qui rapporte des réalités alarmantes, liées
cette fois-ci a l'industrialisation. Voici un avant-goût de cette
critique de société :
" Je vois dans la misère le pied nu d'un enfant.."
Finalement, ce n'est pas pour rien qu'on dit de Jacques Prévert qu'il
est le poète le plus près des gens. Il va les toucher avec une
poésie simple et facile d'accès. Il parle d'eux dans ses écrits
et raconte leurs "Histoires". Juste a lire l'extrait suivant,
tiré du recueil Histoires, on s'en rend compte :
" Et j'étais ivre mort et j'étais feu de joie et toi ivre vivante toute nue dans mes bras "
Il s'agit de la fin du poème "Fiesta", qui juste par son titre
provocateur plait au gens de la rue.
En conclusion, on s'aperçoit que Prévert n'est pas un poète
comme les autres; c'est un homme qui n'a pas peur d'écrire ce qu'il pense.
Il prend le risque d'être critiqué en osant aborder des sujets
tabous et cela le rend encore plus populaire.
Traits stylistiques de Prévert
La poésie de Jacques Prévert se développe sur un plan littéraire
et sur un plan social. Elle plait par son apport positif mais aussi par
l’apport critique qui se traduit par la dénonciation des conceptions
intellectuelles et sociales. La poésie de Prévert a pour but,
essentiellement, d’exprimer ce qu’il ressent. Il décris le
monde qu’il perçoit...
Prévert est près des gens. Il utilise la langue populaire de sorte
qu’il réussit a rejoindre un large auditoire. La façon
dont Prévert combine et accommode les mots du quotidien leur donne une
vitalité et une force accrue.
Thèmes abordés :
La difficulté d’être dans un univers absurde où l’homme
considère sa vie comme un état temporaire avec comme perspective
finale la mort.
Le monde de Prévert est tout en antithèse et ne laisse pas de
place a la nuance et a la subtilité. Les thèmes
abordés sont sensiblement les mêmes. Malgré la variété
des sujets qui s’offrent a lui, il traite et fait revenir dans
ses poèmes les mêmes thèmes. La manière qu’il
aborde ces thèmes crée un renouvellement sans cesse de l’intérêt
chez le lecteur.
Le langage est a la fois, important comme moyen de communication entre
les hommes, mais aussi comme outil pour le poète. Prévert n’utilise
pas un langage poétique mais se sert du parler populaire auquel il attribue
une valeur poétique. Pour cela, il l’accommode a sa manière
et lui communique un renouveau de jeunesse et de vigueur en changeant le sens
des mots en les disposant selon sa fantaisie. Il transforme ainsi le langage
en poésie. L’intérêt pour la poésie de Prévert
ne réside pas tant dans son contenu mais dans l’originalité
de son expression.
Afin de conserver une allure naturelle a la langue populaire devenue
alors poétique, le poète accumule les répétitions
qui donnent a l’expression la démarche hésitante
et désordonnée de l’improvisation. L’absence de ponctuation
accentue a cette impression. Par l’absence de ponctuation, le lecteur
est appelé a réagir de façon personnelle : accélérer,
ralentir ou faire des pauses selon son désir.
L’importance accordée au style oral est un des traits qui caractérise
Prévert. C’est par l’émotion véhiculée
dans le message du poème que le lecteur retrouve l’émotion
souhaitée. En effet, lorsqu’il est ironique, indigné, méprisant,
tendre, brutal, écoeuré ou exaspéré, ces registres
variés ainsi que leur degré d’intensité jouent un
rôle tout aussi important que celui des mots.
Prévert a le don de la sympathie. Il sait comment toucher les gens parce
que sa sensibilité est la même que celle du lecteur. Il utilise
aussi les images comme la pluie et le beau temps qui constituent l’essentiel
des conversations parées de platitudes ! L’expression de Prévert
est anticonformiste. Il se manifeste sous forme d’opposition et de refus
et s’exprime de façons variées. De plus, le poète
fait des pirouettes ! Ces changements de direction ont souvent pour origine
des associations déclenchées par une image, un mot ou un son.
Leur caractère imprévu donne l’impression que Prévert
saute d’une idée a l’autre.
L’humour est également un procédé courtisé
par l’auteur. Il prend des formes différentes allant du charmant
au noir. Quel que soit son aspect, il demeure spontané. Plus souvent,
Prévert a recours a l’humour noir, une forme qui correspond
a sa nature et qui présente un double avantage. Premièrement,
dire une chose sur le ton qui convient le moins au sujet lui est une source
de joie. Il peut, par la suite, obtenir des effets humoristiques abondants et
naturels. Son humour touche uniquement les mots. Cette façon de faire
lui est particulière car lorsqu’il traite de sujets sérieux
et qui lui tiennent a cœur, il agrémente constamment ses
textes d’effets humoristiques qui forment un contraste surprenant avec
l’esprit du passage. Le sérieux se retrouve dans la pensée
plutôt que dans la forme.
L’ambiguité est également une forme d’humour
a laquelle Prévert a parfois recours. Par son aspect équivoque,
elle lui offre une possibilité supplémentaire de jeu, mais un
jeu sérieux cette fois, qui consiste a traiter certains poèmes
de façon que le lecteur puisse tirer des interprétations différentes
selon l’angle sous lequel il les aborde. Prévert laisse au lecteur
le soin de tirer ses propres conclusions. L’humour offre également
au poète l’occasion de masquer ses sentiments lorsqu’il n’a
pas envie de les laisser voir.
Le langage représente pour Prévert un champ d’action aux
possibilités innombrables car le laisser-aller du parlé lui permet
de satisfaire a la fois son goût du jeu et son plaisir de la création
formelle, une situation incomparable pour un auteur qui accorde autant d’importance
a ce qu’il dit qu’a la façon dont il le dit.
Prévert utilise toutes les ressources possibles du langage pour servir
ce dessein et ne recule devant aucun moyen pour y parvenir. Si bien que dans
sa poésie on retrouve de tout. Verve, invention verbale, formules heureuses
et marquantes, notations subtiles, images inoubliables, etc.
Jouer avec le langage est un plaisir auquel Prévert ne peur résister.
Et cela même au stade le plus simple, celui des mots, puisque le seul
fait de les prononcer, de les répéter constitue une joie en soi.
Pour Prévert, les mots ont un pouvoir qui va au-dela de leur sens.
De plus, il tire parti de similitudes de sons et de sens pour créer des
effets stylistiques comiques et inattendus.
Il crée parfois de nouveaux mots. Non pas pour palier a une insuffisance
du langage qu’il juge trop pauvre mais pour satisfaire son goût
du jeu et lui donner a nouveau l’occasion d’exprimer son
anticonformisme. Prévert utilise des mots qu’il a créé
a partir de leurs contraires.
Par son talent et son savoir-faire, Prévert transforme le langage de
tous les jours en poésie. Il est influencé également par
les slogans publicitaires, les coutumes, les expressions toutes faites et les
lieux communs.
Prévert utilise avec brio les assonances. Il les utilise rarement seules
et préfère les incorporer a d’autres procédés.
Il fait jouer un rôle analogue aux allitérations, source amusantes
de rythmes imprévus. La répétition occupe également
une place importante en ce sens qu’elle donne, elle aussi, des rythmes
en même temps qu’une certaine musicalité a un texte.
Prévert ne limite pas la répétition aux mots et aux formules,
il l’étend également aux structures. De tout les procédés
employés par Prévert, l’énumération est certainement
celui où il atteint sa plus grande réussite. L’inventaire
est sa technique la plus typique, celle où l’originalité
de son expression se manifeste le plus brillamment, ce qui est assez proche
du cinéma. Chaque mot correspond a un objet, chaque objet a
une image et leur déroulement successif donne une impression de mouvement
qui est le principe même du cinéma. Le lecteur est toujours laissé
a lui-même pour tirer ses propres conclusions et décoder
l’image illustrée. Il brise des associations stéréotypées,
utilise l’écriture automatique, qui est une forme d’expression
spontanée et intacte de l’imagination. Il ajoute également
des calembours et des allitérations aux proverbes et dictons populaires.
Généralement, Prévert n’utilise pratiquement pas
de ponctuation. S’il l’utilise, il l’emploie de façon
spéciale et qui n’a rien a voir avec l’usage que l’on
fait normalement.
Prévert chante la vie, ses beautés et ses joies.
Prévert dénonce l’hypocrisie et la malfaisance.
Une partie de l’œuvre de Prévert a été traduite
en quelques 15 langues. Les oeuvres sont choisies car la traduction peut faire
trahir l’auteur. Selon la langue, certains concepts pourraient perdre
leur sens dû a une traduction impossible ( Jeux de mots, allitérations,
etc. ) Les poèmes qui s’accommodent le mieux de la traduction sont
ceux où Prévert raconte une histoire tout uniment et où
la simplicité de la forme permet une de présenter une valeur égale
a l’
Prévert en comparaison avec d’autres artistes du courant surréaliste
La poésie a longtemps négligé le quotidien, rejetant la
banalité pour s’évader dans l’imaginaire. C’est
avec des poètes comme Prévert, Vian et Cadou qu’est apparu
ce style d’écriture. Ils ont pris le parti de la simplicité,
en puisant leurs thèmes dans la vie quotidienne ce qui, rejoint un plus
vaste auditoire.
Il s’intéresse a la vie des humbles, au bonheur tranquille
des amoureux, aux scènes de la rue. Il évoque le travail, notamment
dans la " Chanson des sardiniers " ou la " Chanson des cireurs
de souliers ", qui était, jusqu’a présent, considéré
comme un thème antipoétique.
Cadou, pour sa part, fait partager au lecteur des sentiments que tout le monde
peut éprouver, comme le chagrin provoqué par la mort d’un
père ou l’amour ressenti pour le conjoint. Queneau, quant a
lui, écrit son autobiographie en vers alors que sa vie est toute simple.
Boris Vian évoque dans L’Écume des jours l’angoisse
d’un mari devant la maladie de sa femme. Ces poètes du quotidien
(surréalisme) souhaitent atteindre une simplicité dans le langage.
On traite de choses qui touchent les gens, qui leur ressemblent, qui sont près
d’eux : le quotidien. Ils n’ont pas le même style calligraphique,
mais tous ces auteurs transfigurent le quotidien par le regard personnel qu’ils
portent sur la réalité. Dans le cas de Cadou, Vian et Prévert,
ils n’ont pas recours a l’écriture automatique ( typiquement
du mouvement surréaliste ) et refusent d’écrire une poésie
qui ne soit pas lisible pour tous.